Chapitre 20 - À jamais

Publié le par myversionoftwilight

Chapitre 20 – À jamais

 

 

La veille du grand jour était arrivée, et avec elle, les enterrements de vie de célibataire. Edward avait protesté mais avait cédé devant l’insistance de ses frères. Emmett, qui lui se mariait régulièrement avec Rosalie dans chaque nouvelle ville, argua que comme il n’y aurait qu’un mariage, autant respecter à la lettre les traditions !

Avant de partir, Edward me tendit un petit coffret.

« J’aimerais beaucoup que tu les portes demain. » me dit-il avant que j’ouvre son présent.

« Edward, c’est si beau ! »

Dans le coffret, une magnifique parure en perles, collier et clous d’oreilles.

« Cela te ferait quelque chose d’ancien. Les perles datent du début du vingtième siècle, comme moi. »

« Merci ! Et moi qui n’ai rien prévu, puisque nous étions d’accord pour ne pas nous offrir de cadeaux ! » le grondai-je gentiment.

Les hommes partirent donc chasser, je n’en sus pas plus, tandis que les femmes m’avaient rejoint au cottage. Bree avait été convié et elle fit ce soir là la connaissance de ma fille.

La nouveau-née se montra très aimable mas garda ses distances, ce dont Renesmée avait été prévenu. Ma fille veilla un peu plus tard qu’à l’accoutumée, profitant de l’ambiance de bonne humeur qui régnait chez nous. Bree aussi se détendit et au bout d’une demi-heure, elle se relâcha complètement, faisant abstraction de l’odeur de ma fille. Elle avait accompli d’énormes  progrès, mais nous restions tous très prudents.

Après le coucher de ma fille, Esmée, Rosalie et surtout Alice me lancèrent des regards amusés et même terrifiants car je supposais que je serais plus victime qu’invitée d’honneur.

« Il est évident que nous ne te tiendrons pas le discours pour une future mariée vierge, rigola Rosalie, mais nous pouvons te confier quelques petits secrets pour rendre cette nuit encore plus merveilleuse que les autres. »

« Alors, tu as choisi les roses finalement ? » me demanda Alice.

A peine avais-je opiné de la tête qu’elle disparut et à son retour, elle tenait dans ses mains les fameux dessous et aussi une boîte cartonnée de marque française à en juger par le logo.

« Je refuse de faire un essayage ! » plaisantai-je mais en priant pour y échapper réellement.

« Bon je n’insisterai pas. Voici quelque chose de neuf ! » me dit-elle en ouvrant la boîte.

Je n’y vis d’abord qu’un petit tas de tissu de voile transparent, du même rose pâle et satiné que mon ensemble. Il y avait aussi des escarpins coordonnés.

« Merci beaucoup… Edward va sûrement aimer. » bredouillai-je en déballant les bas et le porte-jarretelles.

« Bien, avant de commencer, Bree, à quel point es-tu une femme ? » demanda Rosalie.

« Euh, j’ai… je suis vierge, enfin je crois, car je ne me souviens pas de ma vie d’avant, alors… » murmura gênée Bree.

« Tu l’es sinon tu t’en souviendrais, déclara Alice. C’est quelque chose d’unique qui marque, pas vrai Bella ? »

« Le thème de la soirée est-il: Comment embarrasser Bella ? » répliquai-je sarcastique.

« Oh, tu te vexes pour un rien, rigola Alice. Bien alors voici un autre cadeau mais cette fois-ci de Rosalie ! »

J’avais beau regarder autour de moi, rien, pas même Rosalie. Elle apparut quelques secondes plus tard, vêtue du même genre d’ensemble que je porterais le lendemain soir, mais noir, et avec plus de frous-frous. Une musique retentit doucement dans mon salon, et Rosalie entame une danse lascive. Mon cadeau ? Comment faire un strip-tease pour son mari !

« Je te prête mon numéro préféré pour émoustiller ton futur mari ! » me lança Rosalie, un éclat coquin dans son regard.

Rosalie détailla chacun de gestes et les justifiant par l’effet garanti sur Emmett, ce qui plairait aussi à Edward, car tous les hommes étaient les mêmes dans ses moments là, expliqua-t’elle. Esmée lui souriait et Alice était concentrée, sans doute qu’elle révisait elle-même. Bree était de nouveau gênée, mais ne fit pas un geste pour s’esquiver. Moi j’étais subjuguée. Je ne m’attendais pas à boire chacune des paroles de ma future belle-sœur, à la détailler ainsi. Elle était magnifique, sublime. Mais plus elle dansait, plus je fus persuadée de ne pas y arriver.

« A ton tour Bella ! Entraîne toi, Rosalie est une experte ! Tiens prends-ça, tu en as besoin pour ton numéro ! Car c’est tout un art… » me dit Esmée.

Ma future belle-mère m’offrit quelque chose de bleu, une jarretière. A trop considérer Esmée comme la mère d’Edward, ma belle-mère, j’avais oublié qu’elle était surtout une jeune femme de 26 ans quand elle avait été transformée. Sa douceur et sa sagesse en faisait une matriarche mais elle était tout simplement une femme, amoureuse depuis un siècle du meilleur des hommes, enfin des vampires. Elle était une vraie amie pour Rosalie et Alice. Leur complicité ne se limitait pas à une relation mère-fille, au contraire. Alice me tira du canapé et me planta à côté de Rosalie. Cette dernière m’encouragea à son tour, me rassurant.

« Tu es très gracieuse Bella, me dit-elle. Ne sois pas timide ! Je sais qu’Edward est parfois très vieux jeu, alors il faut le motiver pour se laisser aller, je n’ai pas raison ? »

« Oui… c’est vrai qu’il est… oui un peu pudique pendant nos rapports. » admis-je.

Jusqu’à maintenant, cela ne m’avait pas dérangée. Nous prenions le temps pour nous connaître, pour découvrir de nouveaux horizons. Pourtant de voir ces trois femmes si à l’aise avec la situation et le sujet, je les enviais. Je m’apprêtais à l’épouser, nous n’allions pas continuer à nous toucher comme deux ados débutants. Ceci dit c’est ce que nous étions, enfin jusqu’à un certain point.

« Je ne suis pas non plus très … enfin je veux dire, la première fois que je l’ai vraiment regardé nu, c’était il y a deux semaines et il n’était pas si à l’aise que ça, il… »

« Stop, on ne veut pas de détails, c’est quand même notre frère ! » me coupa Alice.

« Pardon. Rose, tu veux me refaire voir ? »

Plusieurs heures, je me déhanchais sous les instructions de Rosalie. Alice et Esmée dansaient aussi mais plus convenablement. Même Bree accepta de se joindre à nos chorégraphies explicites quand la nuit fut avancée. Humaine, je n’aurais jamais pu oser cela, ou alors en étant très alcoolisée, mais je ne pouvais pas en être sûre car cela ne s’était jamais produit. J’étais à présent galvanisée par les compliments de mes amies, je constatais que j’étais gracieuse et même sexy. Je me sentis en phase avec moi-même, comme si je m’étais découverte. J’étais devenue une femme, sans vraiment m’en rendre compte jusqu’alors.

Le lendemain matin vers 8h, nous quittâmes le cottage, seule Renesmée, après avoir prit son petit déjeuner, voulut attendre son père avant de nous rejoindre. Je fus le centre de toutes les attentions. Alice et Rosalie ne me quittaient pas. Bree aidait Esmée à installer les dernières décorations. Le mariage était prévu pour 15h, il n’y avait pas une seconde à perdre selon Alice.

Renesmée arriva une heure plus tard, toujours aussi souriante. J’étais en pleine séance de manucure, et je crus détecter une certaine impatience chez ma fille, qui se dandinait et qui avait gardé les mains dans son dos.

« Ce ne vous embête pas si je parle seule à seule avec ma fille ? » demandai-je à mes esthéticiennes.

Renesmée me sourit davantage et dès que nous fûmes seuls, elle me tendit un petit papier. Je reconnus l’écriture d’Edward.

 

Mon amour,

Ne te laisse pas faire, tu es et resteras la plus belle des femmes. Alice et Rosalie n’ont rien à t’imposer. J’espère que tu as apprécié ta dernière soirée de célibataire, car ce soir nous serons enfin mariés. Je suis personnellement très stressé, je ne me rappelle plus les pas pour notre danse, excuse-moi à l’avance si je te marche sur les pieds. Je t’attendrai à 15h précises devant l’autel. Ne me fais pas attendre, je t’en supplie.

Mon cœur t’appartient et ce pour toujours, Edward.

 

Quand je relevai les yeux, Renesmée me tendait un stylo et un autre petit papier.

« Dépêche-toi maman, elles ne vont plus tarder à se douter de quelque chose. »

 

Edward,

Je veux tout faire pour rendre ce jour exceptionnel pour nous, et si cela implique des heures de maquillage, coiffure, manucure, je suis heureuse de le faire. Notre prochaine nuit sera très spéciale, je te le promets. Je serai ta femme, mais je t’appartiens déjà.

Je t’aime.

Et moi aussi, j’ai complètement oublié les pas, alors je compte sur toi ! Tout est dans le cavalier !

 

Mon écriture ne s’était pas améliorée. Renesmée déguerpit aussitôt le papier en main, et j’entendis crier Alice qui revint en courant avec Rose jusqu’à moi.

« Ah ! Ouf ! J’ai cru que tu avais saboté mon travail ! » soupira Alice, déjà plus détendue.

Rose, elle, comprit qu’il s’était tramé quelque chose mais n’en parla pas. Au lieu de ça, elle entreprit de me coiffer

« J’hésite encore sur ce chignon, Alice. Qu’en penses-tu Bella ? Tu ne préfères pas avoir les cheveux lâchés ? Cela te correspond plus, non ?» demanda Rosalie.

« Hors de question ! Elle doit être coiffée d’un chignon ! Son cou doit être mis en valeur, sa robe est faite pour aller avec un chignon ! »

« Ok. »

« Pourquoi tu me fais des tresses ? » demandai-je deux minutes plus tard à Rosalie.

J’avais parlé trop vite car à cause de moi Rosalie allait sûrement subir la colère d’Alice. Il n’en fut rien, Alice me répondit exaspérée qu’il ne s’agissait pas d’un chignon ordinaire.

Quand je passai ma robe vers 14h, je ressentis un frisson de plaisir et de satisfaction. Elle semblait avoir été faite pour moi, je me sentais vraiment belle ainsi. Je portais un fourreau blanc qui s’épanouissait au niveau de la traîne. La robe était dans le style des années 1920, très simple et aussi élégante. Rosalie et Alice, qui s’étaient absentées pour se changer, revinrent moins de trois minutes plus tard. Alice et Rosalie avaient revêtu des robes plus modernes et argentées mais d’une coupe différente. Elles étaient mes demoiselles d’honneur, normal qu’elles fussent coordonnées. Esmée et Bree firent à leur tour leur apparition. Ma fille, elle, s’était endormie sur le lit d’Alice, sa tante ayant veillé à ce qu’elle ne froisse pas sa robe. Elles étaient toutes magnifiques.

« Vous allez me voler la vedette, mesdames ! » m’écriai-je, faussement inquiète.

« Tu seras la star, tu vas voir quand tu vas descendre, tous les yeux se braqueront sur toi et… »

« Oui mais c’est normal, c’est après que les invités vous verront et là… Enfin, tant qu’Edward ne regarde que moi, je m’en fiche ! »

« Eh bien, on est bien sûre de soi ! » se moqua gentiment Rosalie en m’aidant à enfiler mes escarpins.

Esmée accrocha ensuite le voile dans ma coiffure. Puis elle me passa le collier de perles et les clous d’oreilles coordonnées. Elle ne cessait de sourire, si émue. Elle avait attendu ce jour très longtemps, plus longtemps qu’Edward et moi en fait ! Je savais que Carlisle avait transformé Rosalie en pensant trouver à Edward une compagne. Le coup de foudre n’avait jamais eu lieu et deux ans plus tard Rosalie avait trouvé Emmett. Mon fiancé était resté seul près d’un siècle. Dans sa vie d’humain, il n’avait pas eu le temps de penser à l’amour, à dix-sept ans il se destinait déjà à devenir soldat.

Edward m’avait expliquée qu’avant moi il ne se sentait pas en reste, même en étant le seul célibataire. Il était heureux du bonheur des siens, mais n’avait jamais cherché lui-même une compagne. En riant, il avait ajouté que je ne lui avais pas laissé le choix. Il avait été hypnotisé par mon odeur et le silence de mes pensées. Il avait mit de la distance entre nous après m’avoir sauvée la vie, repoussant un fourgon qui fonçait sur moi. Le premier accident d’une longue liste. Il était tombé amoureux de moi, presque sans le vouloir, ne voulant pas me mettre en danger. J’étais tombée amoureuse de lui, en étant tout aussi persuadée que lui que cet amour ne serait jamais partagé. Et pourtant, j’étais devenue comme lui, nous avions une fille et surtout j’allais l’épouser. Et ma nouvelle vie, même si je n’aurais jamais pu l’envisager ainsi avant de rencontrer Edward, correspondait à mes rêves les plus fous.

 J’entendis alors la voix de mon fiancé, en bas dans le salon, ainsi que celles de ses frères et de Carlisle. Les invités commençaient à arriver et Edward ne les écoutait sûrement que d’une oreille distraite. Je pensais alors à lui, fermant les yeux, pour lui communiquer mon bonheur et mon impatience de devenir sa femme, et il profita d’un moment où on ne lui parlât pas pour murmurer un je t’aime qui me parvins sans difficulté.

Renesmée s’éveilla à cause du bruit et s’élança dans les escaliers, Esmée la suivit. Ma fille était impatiente de revoir la meute mais aussi curieuse de rencontrer le clan de Denali. J’entendis parfaitement leur conversation, malgré les piaillements d’Alice et de Rosalie qui finissaient leurs retouches maquillage et coiffure.

« Je suis heureuse de te revoir Edward ! Quel jour exceptionnel ! » lui dit un homme que je ne connaissais pas.

« Eléazar, Carmen, je vous présente ma fille Renesmée. Vous rencontrerez dans… dix-sept minutes Bella. »

Je ris de la précision horaire formulée par mon fiancé. Il était tout aussi impatient que moi.

Il présenta notre famille à chaque membre du clan, sauf à une, car je les croyais cinq. Edward dissipa pour moi cette incohérence.

« Je comprends qu’Irina ne soit pas venue. Nous ne lui en voulons absolument pas. Il est évident que les Quileutes ne savaient pas les liens qu’avait Laurent avec votre famille. »

Carlisle l’avait mentionné quelques semaines tôt, confirmant ce que j’avais compris la dernière fois que j’avais rencontré Laurent. Il s’était rapproché d’Irina, et était resté avec les Denali jusqu’à sa dernière expédition à Forks.

« Esmée, tu as fait des merveilles, dit Carmen. Le thème est si romantique… »

« Alice en a eut l’idée, elle voulait offrir à son frère un mariage de son époque. Je n’ai fait que suivre ses directives ! »

« C’est très réussi, bravo. » ajouta Tanya.

Les Quileutes arrivèrent ensuite. Ils ne se montrèrent pas dérangés par la présence en surnombre de leurs ennemis naturels. Jacob avait fait passer la consigne. Aucun incident ne serait toléré. Mon ami se précipita dès son arrivée vers ma fille, la couvrant de bises et la flattant pour sa tenue.

Le moment aurait pu être parfait si je ne pensais pas depuis plusieurs jours à mes parents. Ils portaient mon deuil alors que j’allais me marier. Mon père aurait d’abord refusé ce mariage si j’avais été encore humaine, j’étais bien trop jeune. Mais ma mère m’aurait serinée, me disant que je reproduisais ses propres erreurs. Mais au fond de moi, je savais que si ils avaient pu être présents, ils auraient été fiers de moi et émus de me voir aussi épanouie et heureuse.

Charlie était passé deux fois à la villa depuis le retour des Cullen, il avait une confiance aveugle en Carlisle et lui avait demandé de renouveler son récit quant à la découverte de mon cadavre, puis de valider le dossier d’examen post-mortem. Alice surveillait désormais Charlie en permanence, pour éviter que nous nous croisions, car même si je n’étais pas retournée en ville depuis des mois, mon père se rendait très souvent dans les bois. Parfois il se rendait à l’endroit au Carlisle était censé m’avoir trouvée. Il s’y recueillait comme devant ma tombe, mais il laissait ses larmes couler, persuadé d’être seul.

J’avais plusieurs fois songé à aller l’espionner chez lui, mais cette situation était très difficile pour moi également. Renesmée parfois me demandait de lui parler de ses grands-parents, gardant en mémoire la seule fois où elle avait aperçu Charlie. Elle devait se contenter de quelques photos de mes parents que j’avais emportées avec moi en quittant la maison de mon père avec Jacob.

Ma mère avait appelé Edward une semaine après mon enterrement. Il avait été très surpris et s’était tout de suite attendu à de lourds reproches. Au lieu de ça, ma mère s’était excusée de l’attitude accusatrice de mon père. Puis elle avait évoqué avec lui les derniers mois avec lui, puis sans lui. Elle aurait voulu un motif à son départ mais Edward n’avait fait que répéter la version officielle, à savoir déménagement à Los Angeles où Carlisle avait décroché un poste au sein d’une clinique privée. Elle n’avait jamais compris pourquoi, Edward mis à part, je m’entêtais à rester à Forks, moi qui adorais le soleil. Alors que les Cullen aient quitté cette région pluvieuse pour l’ensoleillée Californie ne l’étonna pas plus que ça. Enfin, elle n’accabla pas plus mon fiancé. Il m’avait dit que Renée avait très douce avec lui, elle avait ressenti son désespoir. Ce n’était d’ailleurs pas feint, il ignorait que j’avais survécu. J’avais vu à travers les souvenirs de ma fille l’état catatonique d’Edward. Un peu comme moi après son départ, mais au moins avais-je eu à l’époque un infime espoir de le revoir. Lui non.

Carlisle frappa doucement à la porte de la chambre d’Alice, me sortant de mes sombres pensées. Je lui avais demandé de me mener à l’autel. Mes témoins me précédèrent puis la marche nuptiale retentit au rez-de-chaussée. Je m’accrochai à Carlisle, j’avais peur malgré tout de tomber. Je n’étais plus maladroite mais avec ce stress, j’aurais très bien pu le redevenir. J’arrivai pourtant sans encombre dans le salon.

La décoration était parfaite, l’air embaumait la rose, le freesia, le lilas et la fleur d’oranger. En cherchant Edward du regard, je fus distraite par la profusion de fleurs blanches, de guirlandes  de tulle savamment accrochées, par les nœuds de satin au bord des bancs où se tenaient nos invités. Rosalie, la meilleure musicienne après Edward était au piano et me souriait, émue.

Enfin, mon regard, hélas toujours rouge, rencontra ses yeux dorés. Je me donnais l’impression de voler tant je le rejoignis devant l’autel avec grâce. Il se tenait sous une arche fleurie, il était si sérieux, si concentré que j’aurais pu croire qu’il n’était pas heureux d’être là. Il réagit aussitôt à cette pensée et m’offrit un sourire heureux et sincère. J’oubliais tout le reste, tous nos invités, je passais la cérémonie à le dévorer des yeux. J’avais à peine remarqué son costume gris foncé, si élégant. Carlisle, Esmée et Renesmée se tenaient à nos côtés.

Emmett ne fit pas d’impair, ce qui m’étonna. Il nous déclara mari et femme, non pas jusqu’à ce que la mort nous sépare mais tant que nous vivrons tous deux. J’avais choisi l’alliance d’Edward, un anneau en or simple, gravée de ces mots «À jamais tienne». Il me passa une bague en or blanc, sertie d’une dizaine de petits diamants éclatants. Il y avait aussi gravé un message « Mon cœur t’appartient ».

La cérémonie s’acheva et tous, nous nous dirigeâmes vers le jardin. L’habituelle couverture nuageuse de Forks nous permit de ne pas nous éblouir les uns les autres. Je remarquai que Jacob portait un costume, c’était la première fois que je le voyais vêtu avec autant de soin. Il ne quittait pas ma fille. Renesmée, elle, passait de groupe en groupe. Elle tournoyait pour chacun dans sa jolie robe rose pâle, offrant à tous son merveilleux sourire. Nous lui avions demandé de ne pas révéler son don à nos invités.

Puis chacun nous présenta ses félicitations. Les Denali vinrent à nous après mes nouveaux frères et sœurs. Carmen et Eléazar furent très chaleureux avec moi et me complimentèrent sur ma beauté. Kate et Tanya nous félicitèrent, même si je détectais une gêne chez elles. Edward m’expliqua plus tard en aparté qu’elles étaient peinées de l’attitude de leur sœur. Les Cullen et elles étaient en quelque sorte des cousins, ils faisaient parti de la même famille. Le refus d’Irina d’assister au mariage était pour elles inacceptable et elles avaient craint des reproches. C’est pourquoi Edward avait réitéré les paroles tenues lorsqu’il les avaient accueillies. Après cela, elles me prirent chacune de leurs bras.

« Nous avons cru qu’il ne se caserait jamais ! » rigola Kate.

« Oui, il a toujours été solitaire. Ça a été une grande surprise pour nous ! Et votre fille est tout simplement magnifique. » me dit Tanya.

« Merci. » répondis-je.

« Bien, on ne va pas vous monopoliser, d’autres attendent. J’espère que vous viendrez bientôt nous voir en Alaska, pour que l’on puisse faire plus ample connaissance avec vous deux mes chéries. » ajouta Kate à l’intention de ma fille et de moi-même.

Quand ce fut le tour de Jacob et son père, j’appréhendai quelque peu les paroles de Billy. Je savais qu’il avait été très présent auprès de mon père depuis ma mort. Il avait, au début de ma relation avec Edward, tenté de me mettre en garde contre lui. Je l’avais sèchement remis à sa place et lui avait interdit d’en parler à mon père. Je ne l’avais pas revu depuis notre départ de la réserve. Nos relations s’y étaient alors améliorées et il savait que ma transformation n’avait pas été volontaire. Malgré tout, s’il me parlait de mon père, je n’étais sûre de pouvoir le supporter.

« Madame Cullen, me dit Jacob, enchanté de faire votre connaissance. Monsieur Cullen, félicitations ! »

Renesmée rit du ton guindé qu’avait employé mon ami.

« Félicitations vous deux, ajouta Billy. Ton père aurait très fier de toi Bella. »

« Merci. » balbutiai-je.

Heureusement, il n’ajouta rien d’autre.

Emily arriva peu de temps après et dès que je la vis, je me précipitai vers elle. Je ne l’avais pas revu depuis longtemps, bien avant ma transformation. La mort de Sam l’avait anéantie. Elle s’était isolée dans la même cabane où nous avions vécu Renesmée, Jacob et moi, et tous pensèrent qu’elle n’en sortirait pas avant plusieurs années. J’avais demandé plusieurs fois à Jacob de lui transmettre toute mon amitié mais lui, comme tous les autres membres de la tribu, n’avait pas pu l’approcher. Aussi je fus surprise mais aussi inquiète de la voir chez nous. Après tout, j’étais aussi à l’origine de la mort de Sam, même si c’était de façon indirecte. Elle me sourit en me voyant. Ma fille fut plus rapide que moi et elle sauta dans les bras de l’Indienne.

« Emily, merci d’être venue » lui dis-je en l’enlaçant sans écraser ma fille.

« Tu es plus belle que jamais. Je ne sais pas si c’est le fait d’être mariée, maman ou vampire. Sans doute les trois à la fois. »

Elle affichait un sourire sincère. Billy et Jacob nous avaient rejointes.

« Comment vas-tu ? » demanda Jacob.

« Merci d’avoir respecté ma volonté, éluda-t’elle. Aujourd’hui est une exception, d’ailleurs pardonne-moi d’être arrivée en retard Bella. Je n’étais pas sûre de venir. »

« Tu es là et cela signifie beaucoup pour moi. »

« Je ne vais pas rester très longtemps, mais je voulais te féliciter, toi et Edward. »

Mon mari, comme c’était agréable de penser à lui enfin ainsi, se matérialisa à mes côtés.

« Merci d’être là, lui dit-il. Renesmée a beaucoup pensé à toi. »

« C’est vrai, je me rappelle de toutes tes chansons, mais Jacob n’a pas réussi à me les traduire ! »

Emily fut très émue des paroles de ma fille, au bord des larmes même. La dernière fois qu’elle l’avait vue, Renesmée ressemblait à un enfant de deux ans. Elle en paraissait sept maintenant.

« Je t’en apprendrai de nouvelles si tu veux. »

« Jacob n’a pas voulu m’emmener te voir. Pourquoi tu ne veux pas que je vienne ? » marmonna ma fille vexée.

« J’avais demandé à Jacob de ne pas venir car j’étais trop triste. Ça va un peu mieux maintenant, alors si tu veux, avant que vous ne partiez, tu viendras me voir. Toi aussi Bella, cela me ferait plaisir. »

« Nous viendrons sans faute. »

Emily nous quitta une heure plus tard. Elle rentra à pied à la cabane soit plus de deux heures de marche en pleine forêt. Jacob la soupçonnait d’être entrée en communion avec la nature, et chez les Quileutes, cela signifiait devenir chamane et vivre recluse. Ses yeux avaient perdu leur éclat, sa joie de vivre avait été remplacée par une douce mélancolie. Elle avait souri, mais elle n’était plus la même jeune femme, optimiste, tendre et accueillante. J’étais très touchée de sa venue, et maintenant qu’elle était sortie de sa réserve, je me promis de lui rendre visite très souvent.

La journée se termina dans une atmosphère sereine et amicale, malgré la présence d’ennemis naturels. Les Denali n’avaient eu aucune parole, aucun geste d’animosité envers nos amis et les Quileutes, sans pourtant les approcher, ne les avaient pas évités ou ignorés. J’en concluais que notre choix et notre alliance étaient pérennes, si Renesmée décidait de se lier à Jacob, les Denali ne trouveraient à y redire.

Bree était restée à l’écart de la meute mais nos amis ne s’en offensèrent pas, Edward les avait prévenu. Elle parla beaucoup avec le clan Denali. Surtout Tanya et Kate. Elles étaient célibataires et étaient devenues « végétariennes » car elles multipliaient les conquêtes avec des humains. Avec de nombreuses anecdotes, elles réussirent à faire rire la jeune vampire. Kate et Tanya la rassurèrent quant à la soif. Bree regrettait encore le sang humain mais s’en était voulue après chaque meurtre. Aussi, elle avait accepté notre mode de vie. Malgré cela, la soif régissait encore sa vie.

Lorsque la lune monta haut dans le ciel, les premiers accords de notre valse retentit et malgré mon appréhension, mes pieds se souvinrent des pieds et me guidèrent presqu’aussi bien que mon cavalier, mon mari. Ces quelques minutes, seuls sur la piste, furent magiques. Je ne l’aurais pas aimé plus si nous ne nous étions pas mariés, nos avions déjà scellé nos destins. Mais devenir sa femme, Mme Edward Cullen, me comblait d’une joie immense. Chaque moment de cette journée resterait gravé à jamais dans ma mémoire. Le bonheur des miens ne fit que confirmer mes choix, quelque en soient les sacrifices. J’avais mérité mon homme, ma fille, mon bonheur. Je me battrais s’il le fallait pour préserver ce qui était devenu ma vie.

Peu de temps avant l’aube, ma fille dormait déjà dans la chambre d’Alice, nos invités partirent. Mon mari et moi retournions seuls chez nous. Renesmée resterait chez ses grands-parents pour toute la journée à venir. Aussi, nous n’aurions pas une nuit de noces mais une matinée, un après-midi et une soirée rien qu’à nous.

Edward me porta dans ses bras et quelques secondes plus tard me fit passer le seuil de notre cottage à une allure plus humaine. Ses yeux brûlants me firent chavirer. Il partageait le même désir, la même urgence. J’avais attendu d’être seule avec lui depuis la veille. J’étais très nerveuse car j’allais tenter une danse très suggestive afin de l’émoustiller davantage. Rosalie et Alice n’avaient pas tari d’éloges sur leur amant et sur leurs performances. Elles m’avaient confirmée que leurs gestes audacieux y étaient pour beaucoup. Edward et moi n’avions pas pu passer des journées et des nuits entières à faire l’amour, nous passions nos journées avec notre fille. Aussi chaque nuit, dès qu’elle était profondément endormie, nous nous laissions emporter par notre passion, mais en gardant un œil sur la pendule.

Après m’avoir longuement embrassée, il me porta à notre chambre.

« Tu es si belle, mon amour. Cette robe te sied à ravir. »

« Tu n’es pas mal non plus. » haletai-je entre deux baisers.

« Tu as l’air d’un ange. Quand tu es venue vers moi dans ta magnifique robe, j’ai cru que tout cela n’était qu’un rêve. Je ne mérite pas un tel bonheur. »

« Chut. Edward, tu mérites tout, tu mérites tellement d’être heureux. »

« Et toi, tu mérites mieux que moi. »

Exaspérée devant sa modestie, je le poussai gentiment sur le lit. Je m’étendis à ses côtés, et repris nos baisers passionnés. Après de longues minutes, prenant mon courage à deux mains, je me levai sous son regard interrogatif. Alors que je défis ma robe, il entreprit d’enlever sa veste.

« Non, je le ferai plus tard. » lui susurrai-je.

Me retrouvant en sous-vêtements, il me sourit.

« J’espérais que tu porterais les roses. Mais tu es encore plus belle que dans mon imagination. » murmura-t’il en ne quittant pas des yeux mon décolleté.

 Je portais donc, en plus de mes sous-vêtements, les bas coordonnés, le porte-jarretelles, la jarretière et les escarpins. En une seconde, je lançais le CD que j’avais préparé le matin même. Edward était immobile, les yeux écarquillés, la bouche ouverte. Je me déshabillai langoureusement en partant du haut vers le bas, et chaque élément de ma tenue atterrissait sur lui (partie essentielle du numéro). Je mis près d’une heure pour nous déshabiller tous les deux, reculant un maximum le moment de me livrer à ses mains avides. Nous n’échangeâmes pas un mot, c’était inutile. A chaque geste, chaque caresse, Edward se tendait et soupirait. Il avait essayé de me toucher mais je le repoussais tendrement, lui intimant le silence par un court baiser. Mes hanches l’hypnotisèrent, il déchira les draps tant il serrait ses poings. Deux oreillers aussi ne survécurent pas à mon strip-tease.

Quand je fus aussi nue que lui, ne gardant que mes escarpins et mon collier de perles, je le chevauchai et l’embrassais fougueusement. Ses mains, libérées, parcoururent impatiemment mon dos, mes hanches, mes reins, mes fesses.

« Je n’en peux plus, mon amour ! Laisse-moi te faire l’amour. »

« Nous avons tout notre temps, laisse-toi faire. » répondis-je contre ses lèvres.

Je couvris son corps de baisers mouillés, terminant par son sexe durci pour moi. Il haletait sous ma langue. Jamais je n’avais osé autant m’y attarder, jamais je n’avais été aussi audacieuse. Edward et moi découvrîmes de nouveaux gestes, de nouvelles sensations, de nouvelles façons de se donner du plaisir. J’avais caressé chaque centimètre carré de sa peau et il en fit autant.

Quand mon mari me pénétra, je perdis totalement pied. Tous mes efforts pour garder un minimum de concentration furent anéantis à son premier coup de rein. Il était si beau, le voir me faisant l’amour était magique. Son regard me criait tout son amour, toute son adoration. J’espérais qu’il pouvait lire dans le mien mon amour et ma dévotion, en tout cas, il partageait mes pensées.

« Je t’aime encore plus. » souffla-t’il sans cesser ses allées et venues.

« Impossible. » criai-je tandis que ses lèvres avaient emprisonnés un de mes seins.

Cette journée d’amour n’était pourtant qu’un prélude à nos futures nuits. Nous nous étions donnés l’un à l’autre plus fougueusement et plus intimement que jamais. J’étais comblée d’avoir connu une telle osmose pour notre « nuit » de noces.

« Je suis à toi, pour toujours Edward. Je t’aimerais toujours. Ma vie sera dédiée à ton bonheur, je voudrais pouvoir te rendre aussi heureux que tu l’as déjà fait pour moi.» lui déclarai-je quand notre première journée en tant que mari et femme se termina.

« Je t’appartiens corps et âme, répondit-il. Je serai toujours là pour toi. Tu m’as déjà comblé, plus que je n’aurais pu l’imaginer.»

« Nous sommes faits l’un pour l’autre. »

« À jamais. » conclua-t’il avant de m’embrasser tendrement.

 

 

 

·      J’ai adoré le mariage dans la version du livre alors je la retranscris sans pour autant en faire un plagiat (je ne suis pas très fan des longues descriptions).

·      Pour la nuit de noces, il y a quelques différences du fait que Bella n’est plus humaine. Edward n’a pas besoin de canaliser sa fougue en cassant le lit.

Publié dans fanfic twilight

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