Chapitre 13 - Explications

Publié le par myversionoftwilight

Chapitre 13 – Explications

 

Toute la journée avec Renesmée fut merveilleuse, nous avions passé chaque minute ensemble, personne n’était pas venu, pas même Jacob. Elle me montra beaucoup d’autres moments, elle voulut que je lui explique certaines histoires de mon passé que son père lui avait raconté. Elle rigolait dès que je tombais, trébuchais, renversait quelque chose. Cette Bella maladroite n’existait plus, elle ne rirait plus de moi et cela me tuait. Maintenant, je n’étais plus la mère qu’elle avait connue. Elle me dit qu’elle me trouvait encore plus belle mais que mes yeux chocolat lui manquaient. J’avais les yeux rouge sang, même si je n’avais jamais tué d’humains, mon propre sang semblait s’être concentré dans mes yeux. Ils vireraient au doré d’ici un an environ.

Elle m’avait un peu parlée des longues discussions à propos des recherches des Cullen sur son avenir. Elle comprenait que c’était important mais jusqu’à mon retour, elle n’y paya pas attention. Il y avait trace d’enfants d’un vampire qui s’était accouplé à des humaines, qui ne survivaient jamais. Mais Carlisle, Alice et Jasper n’avait pas eu le temps de chercher davantage pour rencontrer ces demi-vampires ou au moins le géniteur. Ils avaient néanmoins déjà décidé d’y retourner d’ici une semaine.

Je découvrais aussi toute l’intensité de la relation de ma fille avec Jacob. Mon ami n’avait aucun geste amoureux, Renesmée, elle, le voyait comme son garde du corps. Elle le trouvait parfois un peu trop protecteur mais elle l’aimait déjà beaucoup. Elle l’appelait Jake et non plus loup, enfin c’était devenu une fillette, elle s’exprimait parfaitement maintenant. Je me rendis compte de toute l’attention que mon ami lui portait. Il était aux petits soins et se disputait souvent avec Rosalie pour savoir qui l’emmènerait à la chasse. Il se préoccupait de son état, fatigue, faim, ennui, il voulait tout savoir et y remédier. Il n’en faisait pas exprès. Renesmée l’avait un jour surpris à parler d’elle à Quil et elle n’avait pas su quoi en penser.

« Jake, tu te rends compte que tu te comportes comme un petit chien avec cette gamine ? » avait dit Quil.

« Ce n’est pas si simple, tu verras quand tu t’imprègneras, toi aussi tu agiras comme ça ! »

« Ouais mais j’espère que je ne tomberais pas amoureux d’une enfant, en plus vampire, c’est trop bizarre ! »

« On ne choisit pas, je suis amoureux d’elle, mais je ne la vois pas encore ainsi. Et le fait qu’elle soit à moitié vampire ne change rien. Au contraire, j’ai réussi à dépasser mon aversion envers les sangsues. Je comprends mieux Bella. Si je n’étais pas un loup, je crois que moi aussi je voudrais être transformé en vampire pour rester éternellement avec celle que j’aime. »

« Mouais… je ne suis pas partial de toute façon. Mais quand même, essaie d’être moins son joujou. Imagine la relation foireuse que vous aurez plus tard sinon. Elle te dictera tes moindres faits et gestes. Et quand vous vous marierez, elle ne te laissera plus une seconde de répit !»

« Tu as raison, mais je ne peux pas m’empêcher de vouloir le meilleur pour elle. J’en crève de la voir malheureuse. Si je pouvais, je foutrais des baffes à Edward. Il s’enferme et sa fille en souffre. Bella nous manque à tous, mais lui ne peut pas craquer. »

« Et dire que tu étais amoureux de Bella ! »

« La ferme ! C’était à des milliers d’années lumière de nous cette histoire. Et puis, je ne peux pas comparer un béguin avec l’amour de ma vie. »

Quand elle en avait parlé à Edward, il s’était fâché contre Jake, il tolérait la situation mais Jake ne devait rien tenter envers Renesmée pour l’influencer quand plus tard elle serait assez grande pour l’aimer en retour.

Les loups avaient dédiés de nombreuses soirées à Sam et Jared, morts au combat. Jake était devenu le nouvel alpha. Il aurait dû d’ailleurs l’être à la place de Sam depuis le début, il était ‘arrière-petit fils du précédent chef de meute. Deux autres recrues avaient rejoint la meute depuis. Jake assumait ses nouvelles responsabilités avec une maturité et un sens du devoir qui m’impressionnaient. Il voyait moins Renesmée mais à chaque fois qu’il pouvait s’échapper de la réserve, il rejoignait ma fille.

J’eus le droit à des souvenirs plus douloureux, quand tout le clan disait à ma fille que j’étais partie, mais qu’ils étaient tous là pour elle. Ils ne l’avaient pas cru, Rosalie fut la plus difficile à se résigner. Elle lui parlait souvent de moi, j’en étais la première étonnée. Dans les yeux de Rosalie, j’avais été la plus chanceuse jeune fille. J’étais humaine, en vie, vieillissant, et puis surtout j’avais eu un bébé. Rosalie, elle, vivait avec de nombreux regrets. Elle ne l’exprima pas à Renesmée, mais je savais qu’elle ne comprenait pas à l’époque mon envie de devenir un vampire. Je savais aujourd’hui ce que je ratais, je ce que j’avais failli perdre, ma propre famille, ma propre enfant.

Ils avaient chacun développé une relation unique avec ma fille. Rosalie la berçait et lui murmurait des « je t’aime » à tout va. Alice lui disait qu’elle était la plus belle, lui faisant faire des essayages chaque jour. Je découvris que les vêtements offerts par les Quileutes avaient tout simplement été brûlés. L’odeur sans doute, mais cela me vexait, c’était ses premiers petits habits et j’avais voulu les conserver en souvenirs. Esmée s’attaquait à la partie éveil des activités de ma fille. Ensemble, elles se promenaient en forêt, jamais loin, et Renesmée s’émerveilla peu à peu de la nature. Carlisle, lui apprenait beaucoup de choses, mais surtout lui faisait souvent la morale car ma fille avait déjà un caractère têtu et un esprit aventurier qui leur avait fait plus d’une fois, une belle frayeur. Avec Emmett, le bagarreur, tout était prétexte à un concours de course, de saut, de force. Jasper enfin, fut celui qui m’étonna le plus, je pensais qu’il ne voudrait pas passer de temps seul à seule avec elle, du fait que son cœur battait et que du sang coulait de ses veines. Il prenait Renesmée dans ses bras et se contentait de lui envoyer des ondes de calme, de sérénité, sans vouloir la rendre euphorique car il ressentait mieux que quiconque la peine de ma fille. Il était là pour l’écouter pas pour altérer ses sentiments.

Je leur en voulais moins de m’avoir abandonnée. La certitude de ma mort était ancrée en eux. Ils n’avaient pas pu pressentir une autre possibilité, d’autant qu’Alice n’avait rien vu de mon état. Ils étaient tous résignés, tristes, honteux, persuadés qu’ils nous avaient mis inutilement en danger, Renesmée et moi. Esmée avait demandé à ma fille et à Edward plusieurs fois de lui pardonner, elle n’avait pas pu, en tant que mère du clan, nous protéger. Ma fille avait toujours ressenti intensément ce sentiment de culpabilité chez sa grand-mère, et lui avait dit de ne plus s’excuser, ce n’était pas de sa faute.

Il fallait que je leur pardonne, je devais oublier ma colère, ma rancune, mes doutes. Ils m’avaient accueillie dès le début de notre relation à Edward et à moi, malgré l’interdit, comme le leur avait rappelé Aro. Ils avaient été ma famille, ils l’étaient toujours, la seule que je pourrais avoir. Mes parents, je ne les verrais plus, ils me croyaient morte.

Mais ce qui me choqua le plus bien sûr, furent les souvenirs d’Edward. Toujours les yeux baissés, un visage défait, des cernes, et que des sourires tristes pour Renesmée. Il avait d’abord cessé de se nourrir, mais avait repris la chasse car il voulait plus que tout protéger ma… notre fille. Il ne se laissa pas aller longtemps, il fut de plus en plus malheureux malgré les heures passées avec Renesmée. Il s’isola de sa famille, ne tolérant que Jake. La pitié des siens le mettait en colère, leurs souvenirs de moi n’étaient que des rappels à la réalité pour lui. Il avait dû expliquer à notre fille pourquoi elle ne verrait pas sa famille pendant quelque temps et lui avait demandé un peu de patience, que ce ne serait que temporaire.

Presque toutes les nuits, elle sentait sa présence dans sa chambre, et alors qu’il la croyait profondément endormie, elle faisait partager à Edward des « rêves » où j’étais avec eux deux, vampire. Elle ne voulait pas le faire souffrir, mais ce refus de la croire était une blessure qui ne s’était depuis pas encore refermée. Alors, elle avait décidé de lui montrer qu’elle gardait espoir, qu’ils devaient tous les deux garder espoir.

Elle m’expliqua qu’elle leur en avait aussi voulu à tous, comprenant mes sentiments, mais que comme disait Carlisle, le passé était le passé, et qu’il fallait toujours avancer dans la vie. Alors après mon retour au cottage, elle leur avait parlé, sincèrement, sans vouloir les accabler, mais d’une certaine façon m’avait protégée d’eux.

« Maman va se réveiller, et c’est moi qui irait la voir en premier et seule, avait dit Renesmée. Vous ne m’avez pas cru, et pourtant elle était en vie, seule, perdue. Quand Jake et moi l’avons vu, j’ai compris qu’elle ignorait qui elle était. Il m’a fallut de longues minutes de communication pour qu’elle s’ouvre à moi. Alors il est hors de question que vous la pressiez de questions, c’est encore trop tôt. »

« Renesmée, ton père doit savoir, je vais aller le chercher. »

« Il ne voudra pas te croire papi, mais c’est vrai qu’il devrait être avec moi quand maman se réveillera. »

Il était parti le chercher, ce qui avait apparemment pris beaucoup de temps.

Ce soir-là, ma fille s’endormit facilement, un sourire sur son magnifique visage. Elle ne m’avait pas oubliée, elle avait cru en moi.

Edward était donc revenu au cottage et m’observait lorsque j’embrassai pour la dernière fois de la journée ma fille.

« Sortons »

Il me suivit sans un mot à l’extérieur du cottage. Il avait sûrement guetté le moment où il pourrait nous rejoindre. Il n’avait pas la moindre idée de ce que je pouvais ressentir, ma colère, il ne l’avait pas descellée, trop heureux de me revoir. Il me serra dans ses bras, et je sentis la différence. Quand j’étais humaine, il se contrôlait, prenait mille précautions. La seule fois où il avait lâché prise fut pour mon anniversaire. Mais je le devinais maintenant capable d’encore plus de fougue. Ses lèvres se posèrent sur les miennes sans me demander, sans me laisser en exprimer l’envie.

Ma colère cédait du terrain, oui j’avais envie de lui, je brûlais pour lui. Mon corps ne m’obéissait déjà plus. Comment faire pour le repousser, je n’avais plus besoin de respirer, il ne me faisait pas mal, il n’était plus venimeux pour moi. Ses mains parcouraient fiévreusement mon corps. Il gémit plusieurs fois mon nom, et quelques « je t’aime », ou encore « tu m’as manqué ». Je parvins au bout de longues minutes à stopper mes mains qui étaient parties à la conquête de son dos et de ses épaules.

Il recula au bout de plusieurs minutes, me dévisageant, me demandant silencieusement pourquoi je ne répondais plus à ses caresses et à ses baisers.

« Marchons un peu, Edward »

« Je suis désolé, je ne voulais pas te sauter dessus, mais je suis si heureux, Bella, si tu savais comme tu m’as manqué !  »

« Je ne peux pas le savoir, car tu ne m’as pas manqué toi. »

Il se pétrifia sous le coup de ma révélation, ma colère avait repris le dessus.

« Je ne peux pas le savoir, car j’ai vécu sans souvenir de toi et pire, sans aucun souvenir de Renesmée. »

« Elle m’a dit que tu ne l’avais pas reconnue, ni Jake. Carlisle pense que c’est une conséquence possible à ta transformation, comme pour Alice.»

« Non, ce ne fut pas comme Alice. Alice ne savait pas qui l’avait transformé, elle ignorait l’existence des vampires. Moi, je savais mais je vous ai oubliés pour oublier ma souffrance, pour oublier ma solitude. »

« L’important est que tu sois de retour. Je te promets de… »

« Cesse de promettre Edward ! Tu ne tiens pas tes promesses.»

Il remarqua enfin mon état, je tremblais tant j’étais énervée. Je repoussai violemment sa main qui s’était posé un instant plus tôt sur ma joue. Il me regarda hébété.

« TU m’as abandonnée » soufflai-je sous le coup de ma rage.

« Je suis désolée mon amour. »

« Ce n’est pas la première fois que je suis mordue ! Tu aurais dû aspirer le venin ! Comme après que James… »

« Bella, tu as perdu cette fois-ci beaucoup trop de sang. Si j’en buvais aussi, cela t’aurait tuée ! Je ne pouvais qu’attendre que tu te transformes. »

« TU m’as volée ma vie ! »

Je lui frappais le torse avec mes poings, j’y mettais toute rage, ma haine, ma colère, ma frustration. Il avait joué avec ma vie mais surtout avec mon avenir auprès de notre fille.

« Je ne voulais plus être un vampire, pas tant que je ne savais pas pour Renesmée. Je te l’avais dit, mais tu n’as rien fait pour me sauver ! »

Je criais si fort, je lui hurlais dessus, jamais je n’aurais cru cela possible.

« Tu aurais dû me protéger Edward ! Regarde ce que je suis, un monstre ! Je ne voulais pas ! TU as décidé pour mohi, tu n’en avais pas le droit !»

« Non Bella, tu n’es pas un monstre, ne dis pas cela ! »

« Tu ne sais rien, crachais-je. Comment pourrais-tu savoir, tu n’étais pas là ! Je n’étais pas loin de vous pourtant ! Pourquoi je ne vous ai pas croisé pendant plus d’un mois ? »

« C’était plus prudent de nous éloigner davantage, pour Renesmée, car elle a voulut un jour mordre un humain. »

« Vraiment ? »

J’étais estomaquée, mais en même temps, elle était à moitié vampire, je ne pouvais pas la blâmer, j’avais failli aussi en attaquer trois.

« Deux jours après ton… enterrement, elle s’est enfuie et est allée sur ta tombe. C’est Esmée qui est arrivée en première, et elle a vu notre fille parlant à un jeune homme et s’apprêtait à l’attaquer. Il a eu la frousse de sa vie, il ne trouvera cela plus aussi cool de traîner la nuit dans un cimetière. Après ça, nous avons décidés de nous éloigner de Forks, les Quileutes nous ont permis de passer par leur territoire pour rejoindre plus vite le parc national. Nous aurions aussitôt déménagé s’il n’y avait pas eu Jacob. Et puis, notre fille a compris le danger qu’elle représentait pour les humains et fait depuis très attention.»

« Une chance pour moi. J’aurais pu ne jamais la revoir. » marmonnai-je.

« Pardonne moi Bella, je t’en supplie. »

Ses yeux auraient pu dire cette même phrase tant ils étaient expressifs. Il continua de parler d’ailleurs mais je ne voulus plus rien entendre. La souffrance de Renesmée m’avait frappée à nouveau en plein cœur, enfin façon de parler. Et lui, il s’excusait encore et encore. Il était maintenant à genoux, sa tête contre mon ventre, m’implorant de lui pardonner, jurant qu’il n’avait pas cessé de me pleurer. Je l’écoutais à nouveau.

« Croire en Renesmée était plus douloureux que de ne pas la croire. J’aurais voulu mourir quand ils ont descendu ton cercueil dans  la fosse. »

« Tu n’étais pas là ! Renesmée m’a dit que … »

« Personne ne m’a vu. Jasper m’a suivi et m’a retenu car je voulais garder ton corps. J’étais fou de rage. Je m’en voulais, je m’en veux encore tellement mon amour.  Chaque seconde sans toi a été une torture, un supplice que je méritais. »

Il continuait à me serrer fort contre lui, à laisser ses mains me posséder. Je ne voulais pas qu’il me touche, je ne voulais pas perdre la tête, je devais lui dire ce que je ressentais.

« Edward, tu m’as abandonnée, tu n’as pas cru en notre amour, tu ne t’es pas battu pour nous ! »

« Je sais, j’aurais dû, maintenant que tu es là, c’est plus facile de me le reprocher, mais avant… Nous avons attendu mais tu ne t’es pas réveillée. Carlisle, comme nous tous, fût convaincu que tu avais été trop faible et que Félix t’avait tuée. »

« Trop faible ? C’est ironique, sachant les souffrances que j’ai endurées. De me réveiller, enfermée dans un cercueil ! Ne pas comprendre, et ma soif ! Je n’ai jamais été aussi forte Edward ! J’ai réussi à me nourrir, j’ai réussi à surmonter la douleur. Je ne me souvenais pas de vous, car vous n’étiez pas là, alors j’ai dû me débrouiller seule ! J’ai été plus forte que tu ne le crois, je n’ai pas attaqué un seul humain. J’ai chassé par goût plus que par nécessité. Je n’ai pas massacré la ville ! »

« Ma Bella, … je ne peux pas imaginer ce que tu as pu vivre durant ces dernières semaines mais ne veux-tu pas oublier tout cela et reprendre ta place parmi nous ? »

« Ce n’est pas aussi simple. »

« Je… ne pars pas, je t’en supplie, ne me quitte plus Bella… »

« Je n’ai pas choisi de partir. »

« Je t’en supplie mon amour, reste avec nous, reste avec moi. Je ferai tout pour regagner ta confiance, ton respect, ton amour. Je ferai tout pour que tu sois à nouveau heureuse. Pardonne-moi.»

Le désespoir qu’il exprimait m’émut plus que ce que je le voulais. Je ne pouvais pas rester insensible, il m’avait tout raconté, sans mensonges, sans se dédouaner, assumant sa faute. Ce que j’avais appris lors de mon errance, c’est que je pouvais vivre sans lui. Mais pas sans ma fille. Et en aucun cas je ne voulais les séparer. Aller où de toute façon ? Je l’aimais lui, et personne d’autre, pourtant son abandon, le deuxième en moins d’un an, continuait de me faire souffrir horriblement.

« Je te … pardonne. Mais il me fait du temps.»

Mes mots sonnaient faux et je ne compris pas pourquoi je voulais à tout prix le réconforter. C’était à moi d’être rassurée !

« J’attendrais, Bella, je t’attendrais cent ans si tu le désires. »

Il avait au moins la décence de ne pas me considérer comme acquise. Il voulait plus que jamais me mériter sans doute. Et moi, que voulais-je vraiment ? Etre avec elle, mais encore ? Etre avec ma famille. Et ? Oui ok, j’avoue, être avec lui. Ses étreintes me guérissaient, ses lèvres m’apaisaient. Alors pourquoi ne pas lui pardonner vraiment ? Parce que j’avais mal, à en crever, je voudrais presque le tuer ! Non ! Mais la haine et l’amour se mêlaient, et à grand renfort de souvenirs, la haine semblait l’emporter. Mais plus que ça, je voulais me venger, pas de ma famille mais de mes bourreaux.

Edward glissa alors la bague de fiançailles qu’il m’avait offerte avant ma transformation. J’avais oublié son existence. Mais je me remémorai cette soirée si spéciale, sa demande, ses promesses d’amour. Je l’avais cru, j’étais si sûre de lui alors. Je voulais qu’il me protège, qu’il protège notre fille. J’aurais voulu d’autres enfants de lui. Mais rien ne s’était passé comme je le souhaitais. La bague était toujours aussi étincelante, et je distinguais maintenant parfaitement ses moindres détails.

« Je l’ai gardé en souvenir de toi, je ne voulais pas t’enterrer avec. Personne ne m’a compris, mais en gardant ta bague, je pensais garder ton cœur. »

« Edward… »

« Je m’en veux maintenant, car si tu l’avais eu, tu te serais peut-être souvenu de moi. »

« Je ne sais pas. Ce que j’ai vécu… j’étais si ignorante de tout, je n’aurais pas compris la bague, ou peut-être que si… je ne veux plus y penser Edward. Je dois rattraper le temps perdu avec Renesmée. Et il faut reprendre les recherches. Elle m’a dit qu’il y a une piste intéressante. »

« Nous n’en savions rien encore. Bella, cela peut attendre encore un peu. Profite de Nessie et je vais reprendre les recherches avec Carlisle. Je suis tout aussi déterminé que toi à savoir comment va évoluer notre fille, mais je voudrais surtout passer du temps avec notre fille et toi. »

« Je sais. » soupirai-je.

Je n’avais pas le droit de lui demander de ne plus voir Renesmée, j’avais eu une journée entière avec elle, mais il était temps que la famille se retrouve. J’étais déjà la cause de leur séparation, je ne souhaitais pas que cela continue.

Edward ne fit pas un geste envers moi mais quand je voulus partir, son regard me supplia de l’autoriser à rentrer chez nous, avec moi. Je lui pris la main, l’emmenai lentement, pour nous, au cottage. Je ne voulais pas croiser à nouveau ses yeux, mais je ne pouvais pas lâcher sa main. Je le sentais si hésitant mais surtout empli de remords. J’étais pourtant persuadée qu’il n’avait pas compris ma détresse, ma colère. Je souhaitais plus que tout qu’il lise en moi, qu’il saisisse ce que je n’avais pas réussi à formuler à voix haute.

« Bella, je suis si malheureux de savoir les épreuves que tu as enduré. Je ne pense pas que tu sois une mauvaise mère, tu n’as pas voulu nous oublier. Tu n’as pas eu le choix, tu as voulu te protéger, je comprends. »

« Je n’ai rien dit Edward. Pourquoi …? »

« Si, tu m’as demandé d’essayer de me mettre à ta place, que tu n’as pas voulu oublier ta fille ni nous autres, et… »

« Non, je l’ai pensé, je n’ai rien dit. Ca a marché ! »

« Tu … j’arrive à entendre tes pensées ? Oh mon amour, je sais qu’elle a souffert, mais elle t’aime tellement, tu ne dois pas culpabiliser. TU es la victime, pas la responsable ! »

« Je t’aime encore, mais je souffre tant. », pensai-je.

Il ne répondit pas et je crus qu’il n’avait pas entendu cette dernière pensée. Je levai enfin mes yeux vers lui, je connaissais ce regard. Il m’aimait, ses yeux le criaient.

« Je vais tout faire pour tuer cette souffrance, mon ange. Je serai là pour toi, plus question de passer une minute sans toi maintenant. Enfin si tu le veux bien… »

« Je ne peux pas te regarder sans t’en vouloir, je suis désolée. »

« Je comprends. »

« Laisse moi du temps. Je veux redevenir la Bella que tu as aimé, pas ce monstre sauvage, pas cette créature de souffrance que je suis maintenant. Et je suis tellement… j’ai tant de haine en moi, je n’arrive pas à la faire taire et je n’en ai pas envie ! »

« Que veux-tu que je fasse, je ferai tout pour toi ! »

« Edward, il faut qu’ils paient pour leurs actes. Il faut qu’ils paient ce qu’ils ont fait à ma fille, à la meute, à toi, ce qu’ils m’ont fait. Les Volturis, je veux les tuer Edward. Je ne vais pas attendre qu’ils débarquent pour nous prendre Renesmée ! »

« Ca ne servirait à rien. J’y ai pensé aussi, mais tu mourrais avant d’avoir pu en toucher en seul. Jane peut… »

« Je veux les tuer, tous, ne t’avise pas de m’en empêcher ! »

Il ne me reconnaissait plus, je devais être horrible, les traits déformés par la rage, par cette haine qui ne demandait qu’à s’exprimer. De formuler enfin à voix haute ma haine l’avait décuplé. Il fit un geste vers moi, ses bras m’enlaçaient déjà et aussitôt, il s’envola à vingt mètres de moi, plusieurs arbres se couchèrent sous le choc. Quelques secondes plus tard, il se tenait devant moi, ne comprenant pas…

« Je t’en prie, calme-toi ! »

« Non j’en ai assez, je ne peux pas la faire taire. Ne t’approche plus, tu as vu de quoi je suis capable !»

« Bella, je sais ce que tu ressens mais… »

« Tu ne sais rien, ça fait une heure que j’essaie de t’expliquer, je t’ai donné accès à mes pensées, et tu ne comprends toujours pas. Je dois les tuer, tous, un par un. »

« D’accord, je ne t’en empêcherais pas, mais je viendrai avec toi, nous viendrons tous. Nous sommes une famille, nous sommes là pour toi.»

Je m’effondrai à terre. Ma fille,  ma famille. Pourrais-je risquer à nouveau de tout perdre pour pouvoir assouvir ma vengeance ? Je devais les protéger, même si je n’en revenais pas, mais je les mettrais tous à l’abri des ce clan arrogant.

« Edward, écoute-moi, protège notre fille », pensai-je.

« Non Bella, toi seule peut la protéger. Quand nous avons affronts les Volturis, Jane a réussi à nous faire tous souffrir d’une pensée, sauf Renesmée et toi, car tu la protégeais. »

« Elle a voulu torturer ma… Je dois les tuer tous ! »

Le clan Cullen était à quelques mètres de nous, sans que je ne m’en aperçoive. Bizarrement, aucun ne s’était approché de nous.

« Tu les bloques, dit Edward. Tu nous coupes du reste du monde avec ton bouclier, ils ne peuvent pas s’approcher, et Jasper n’arrive pas à te calmer. »

« J’arrive à faire ça ? C’est génial ! Je vais vraiment leur faire payer ce qu’ils nous ont fait. Il ne pourront jamais m’enlever ma fille !»

Carlisle tenta à nouveau de franchir l’invisible barrière de mon bouclier, sans succès et me parla :

« Nous sommes tous avec toi, mais tuer les Volturis ne fera pas taire ta souffrance. Rien ne dit qu’ils reviendront pour ta fille. Nous serons prudents. Si tu pars, tu mettrais en danger ta famille, tu serais obligée de fuir pour le reste de l’éternité. Ce n’est pas ce que tu veux, n’est-ce pas ? »

« C’est un nouveau-né, cessez de la raisonner, ajouta sèchement Jasper. Il est normal qu’elle réagisse aussi brutalement ! Je pense que nous devrions l’empêcher de partir, par la force. »

« Pourquoi ? Je rêve de leur botter le cul à ces Volturis depuis longtemps ! Je viens avec toi Bella. » dit Emmett.

« Mon amour, regarde moi. Il faut te calmer… » murmura Edward.

« Je ne suis pas influencée par mon état de nouveau-né, criai-je. Je sais me contrôler ! Reste avec notre fille Edward. Je te promets que je vais revenir. Laissez moi partir ! »

Je reculai de plusieurs mètres. Mon bouclier se rompit, je le sentis, et les autres furent aussitôt aux côtés d’Edward. Je vis Esmée courir au cottage, vers ma fille. Elle s’était réveillée et pleurait. Je devais partir maintenant, ou je n’en aurais plus la force. Emmett et Rosalie se matérialisèrent près de moi.

« Nous venons avec toi Bella, il n’y a pas que toi qui rêve de bagarre », rigola Emmett.

« Je ne rêve pas de bagarre mais de vengeance, et un peu de bagarre aussi », admis-je.

« Edward, dit Rosalie, nous te la ramènerons. Je ne peux pas quitter pas Emmett, je pars avec eux. Il vaut mieux ne pas la retenir. Elle a raison, les Volturis méritent la mort. Ils ne nous laisserons jamais en paix. Tu l’as lu dans leurs pensées Edward. Les tuer avant qu’ils ne nous tue, c’est la meilleure solution. »

Il ne m’avait pas tout dit, il savait qu’ils viendraient un jour nous prendre Renesmée, qu’ils nous tueraient tous car nous nous serions défendus. Il me ménageait, comme avant, comme toujours. Je lui prouverai que j’étais capable de me défendre seule, que je pouvais encaisser les coups durs. Il fit un pas vers moi et j’hésitai à activer mon bouclier. Je le contrôlai bien mieux maintenant. Il avança de nouveau et je crus comprendre à sa façon de me regarder qu’il ne chercherait plus à me retenir.

« Bella, reviens vite. Nous t’attendrons, mais surtout sois prudente. Je ne peux pas te perdre, pas encore. Ne laisse pas ta haine t’aveugler. »

« Ne me suis pas, tu dois rester avec elle. Prends soin d’elle, dis lui que je l’aime, et que je vais revenir. Je te le promets. Nous serons une famille à mon retour. Et toi et moi nous nous marierons enfin. »

Il secoua la tête pour me dire oui, il allait me manquer. Je lui en voulais encore, mais la cause de mon état, c’était les Volturis, et je ne pourrais pas vivre heureuse en sachant qu’ils risquent de débarquer pour enlever ma fille et tuer les miens.

Alice sanglotait dans les bras de Jasper et Carlisle me regardait comme pour la dernière fois. Ils ne croyaient toujours pas en moi. Je leur montrerais que j’étais forte ! Sans un regard de plus vers les miens, sans écouter ma fille qui m’appelait, je courus aussi vite que possible à travers de la forêt. Je savais qu’Emmett et Rosalie me suivaient. J’étais rassurée de ne pas être seule à vouloir me venger, d’être au moins comprise.

 

 

 

Publié dans fanfic twilight

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